Qu’est-ce que la grâce et comment peut-elle changer notre vie ?

Qu’est-ce que la grâce ?

Qu’entend-on exactement par « grâce » ?

Le mot « grâce », en latin « gratia », a la même racine que « gratuit ». Lorsqu’une chose est gratuite, elle est offerte sans frais ni mérite de notre part.

L’Église catholique enseigne que la grâce est un don de Dieu à l’homme, indépendamment de tout mérite. Cela signifie que Dieu offre à l’homme son amour, son pardon et son salut, et tout cela avant même qu’il puisse le mériter d’une quelconque manière.

« C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil » (Ephésiens 2, 8), écrit l’apôtre Paul à la communauté d’Ephèse.

Cela ne signifie cependant en aucun cas que l’homme pourrait se contenter de s’asseoir et de ne rien faire. La grâce est certes un cadeau que Dieu nous fait sans mérite de notre part, mais elle exige une réponse de l’homme. Le Catéchisme de l’Église catholique l’explique ainsi : « Quand Dieu touche le cœur de l’homme par l’illumination de l’Esprit Saint, l’homme n’est pas sans rien faire en recevant cette inspiration, qu’il peut d’ailleurs rejeter ; et cependant il ne peut pas non plus, sans la grâce de Dieu, se porter par sa volonté libre vers la justice devant Lui » (n°1993).

Les sacrements, source de la grâce

Mais comment un chrétien catholique peut-il recevoir la grâce, puis la conserver et l’entretenir de la juste manière ? Et comment peut-il aussi augmenter la grâce qui lui vient de Dieu ?

La grâce invisible de Dieu est accordée au croyant avant tout par les sacrements. Les sacrements sont des signes visibles que le Christ a institués et que l’homme peut percevoir avec ses sens. Grâce à eux, la grâce invisible de Dieu peut réellement être expérimentée. C’est pourquoi le Christ nous a offert les sacrements, afin que nous puissions, dans les différentes situations de la vie, faire l’expérience de sa présence et recevoir sa force guérissante. A ce sujet, le Catéchisme parle des « grâces sacramentelles ». (Cf. Catéchisme de l’Église catholique, n° 2003)

Les sacrements sont une preuve du fait que Jésus-Christ n’est pas seulement un personnage historique appartenant au passé. Les sacrements sont des expressions vivantes de sa présence continue dans son Église. Les sacrements transmettent la grâce du Christ ici et maintenant et aident les croyants à approfondir et à renforcer leur relation avec Dieu.

Tous les hommes reçoivent-ils la grâce de la même façon ?

Dieu veut sauver tout le monde. En tant qu’ils sont ses créatures, tous les hommes sont élus pour aller au ciel. Pourquoi la grâce a-t-elle des conséquences sur les uns et pas sur les autres, alors que l’offre de grâce de Dieu vaut pour tous les hommes de la même manière ?

Dieu n’est pas injuste. Chaque être humain est sa créature et est extrêmement précieux à ses yeux. Comme dans toute relation, l’homme doit montrer sa disponibilité dans sa relation avec Dieu et répondre avec confiance et amour à son invitation. La grâce de Dieu est donc toujours là, mais elle ne peut avoir des conséquences sur la personne que dans la mesure où celle-ci s’ouvre à elle.

L’exemple des deux criminels qui ont été crucifiés en même temps que Jésus le montre clairement. Dans l’Évangile de Luc, nous lisons ceci : « L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : “N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi !” Mais l’autre lui fit de vifs reproches : “Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal.” Et il disait : “Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume.” Jésus lui déclara : “Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.” » (Lc 23, 39-43)

La grâce et le libre arbitre

Aussi fâcheux que cela puisse paraître, l’homme peut aussi se décider contre le ciel, contre son propre bonheur. Le facteur décisif est son libre arbitre. L’homme doit vouloir être sauvé, pour ainsi dire, c’est-à-dire qu’il doit répondre à l’amour de Dieu qui lui est offert. Dieu ne peut pas lui imposer sa grâce.

Au Calvaire, l’un des criminels – appelé communément le « Bon Larron » – regrette sa vie pécheresse et s’ouvre à la grâce. Il confesse sa faute et est sauvé. Son salut ne vient pas du fait qu’il aurait commis moins de crimes ou qu’il serait moins coupable que l’autre criminel. Si Jésus sauve le larron repentant, c’est tout simplement parce qu’il accepte son offre de grâce, collaborant ainsi activement avec celle-ci.

L’autre criminel, qui se moque de Jésus, se ferme à la grâce, il la rejette. Il n’accorde pas foi à Jésus. Il reste dans son endurcissement. Il ne parvient pas à se surpasser. Même au moment de la mort, il ne revient pas en arrière. Selon une mesure humaine, Dieu ne peut plus rien faire pour lui. Et pourtant ! Pour Dieu, rien n’est impossible. Même pour le « mauvais larron », le Fils de Dieu est suspendu sur la croix.

La grâce de Dieu a-t-elle quand même atteint son cœur au dernier moment ? Nous ne le savons pas.

Fais de ta vie une vie de grâce

Dieu seul est capable de faire d’un coupable un « innocent », quel que soit son passé. C’est la manière dont Dieu « rend juste » le pécheur. « En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 10).

C’est sa « grâce sanctifiante » qui renouvelle l’homme. Elle rétablit l’amitié avec Dieu. Elle ouvre à l’homme la « porte du ciel ». Déjà ici sur terre !

Confie-toi à Dieu et fais de la vie dans la grâce de Dieu ton style de vie. Peu à peu, tu constateras que tu es renouvelé de l’intérieur. La grâce que tu reçois et à laquelle tu apportes ton concours se multiplie et atteint involontairement aussi d’autres personnes. N’est-ce pas là une merveilleuse mission que nous avons en tant que chrétiens ?

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